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Formation AHAPPY au Burkina Faso : une expérience qui change la vie

Du 30 octobre au 03 novembre s’est tenue au centre spirituelle « Paam yondo » à Ouagadougou la formation des formateurs au profit de jeunes, éducateurs, parents, etc. La formation s’est très bien déroulée, dans la bonne ambiance.

Session de formation de formateurs (ToT) AHAPPY au centre spirituel « Paam Yondo » à Ouagadougou, Burkina Faso.
Session de formation de formateurs (ToT) AHAPPY au centre spirituel « Paam Yondo » à Ouagadougou, Burkina Faso.

Pour ma part, je dis merci aux initiateurs du programme AHAPPY, merci à AJAN, à toute la communauté des Jésuites, et merci à l’Association des Bénévoles de l’Espérance (ABE) pour cette opportunité qui m’a été offert. Merci également aux formateurs pour leur engagement et les contenus enrichissants de leurs présentations. Cette formation était la bienvenue, au regard du contexte multiforme que connaissent nos pays africains et le Burkina Faso en particulier (populations majoritairement jeunes, divergences culturelles, religieuses, idéologiques, réalité des IST, etc.)

TONTEPAMBO S. Roger avec des collègues lors de la séance de discussion de groupe AHAPPY

Sur la forme, j’ai apprécié la façon dont la formation s’est passée. Les méthodes utilisées pour dispenser les contenus étaient très participatives, avec les travaux de groupe, les séances d’échange, de partage d’idée. Les séquences de jeu étaient les bienvenus, amusant et très relaxant. Les séquences vidéo nous embarquaient vers d’autres cieux, c’était l’immersion dans la réalité des faits. Les prières étaient très simples, unifiantes ; bien qu’il y ait eu beaucoup de confessions relieuses en présence, cela ne s’est fait en aucun cas senti.

Pour le fond, cette formation m’a permis d’acquérir de nouvelles connaissances. A travers le plan du programme, l’éveil de conscience m’a permis de prendre conscience que je suis une créature, tant aimé de Dieu ; Dieu ayant créé le monde, le ciel et la terre et tout ce qu’ils contiennent m’a ensuite créé et m’a confié toute la créature. Nous sommes donc un don au monde, bien que le monde nous soit confié, pour le maitriser par le travail. Créé et aimé par Dieu, Dieu voit en nous la capacité et l’habileté de transformer le monde, de continuer l’œuvre de création qui est la Sienne, de par notre intelligence, notre créativité. Dieu nous a donné des talents, des dons qu’il faut développer, valoriser et utiliser, vivre avec prudence, discernement et responsabilité. La prise de conscience passe également par un état des lieux des problèmes que connaissent le monde, l’Afrique, nos populations (guerres, famines, violences, pandémies, IST, drogue, chômage, etc.). Tous ces maux qui minent nos sociétés rendent difficile la paix dans le monde. Cependant, ce monde du mal n’est pas celui que Dieu a voulu en créant le monde, et l’homme. Tout cela est arrivé par nos choix, nos décisions. Mais Dieu dans son infinie bonté a racheté le monde par son Fils qui nous inspire une œuvrer dans le sens de restaurer, réconcilier et sauver le monde. Nous avons vu également les 5 dimensions de l’homme, social, spirituel, émotionnelle, physique, intellectuel qu’il convient de travailler à développer constamment pour parvenir à un équilibre de la vie.

Outre, la formation nous a permis d’avoir des connaissances un peu approfondies des IST, certaines jusqu’à ce jour était méconnu du grand public, et de moi-même. Nous avons vu les moyens de transmission de ces IST, les facteurs de risques et les moyens de prévention ou de traitement.

Cette formation nous a donné de savoir que de la naissance à la vieillesse en passant par l’adolescence, nous passons des étapes au cours desquelles nous pouvons être affectés positivement ou négativement en fonction de l’environnement dans lequel nous évoluons. A notre tour, nous aussi, en tant qu’individu ou société, posons aussi des actes, parfois de façon anodine, mais qui impactent les personnes de ces tranches d’âge. Cette partie m’a particulièrement donné de nouvelles clés de lecture, d’appréhension de moi-même et des autres personnes. Cela me permettra de connaitre, approcher, comprendre et accompagner les jeunes ou toute personne en situation de vulnérabilité. Pour ce faire, nous avons acquis des compétences en développement personnel, mentorat et leadership, pour mieux accompagner les jeunes. Des outils et méthodes d’approche ont été également acquis pour faciliter notre tâche de pairs éducateurs. Reste à mettre en pratique les acquis de la formation sur le terrain.

Pour la mise en œuvre de tout ce que nous avons appris, nous avons un plan d’action de travail au niveau individuel qui consiste à vulgariser le savoir appris, à en parler dans nos milieux les plus restreint comme la famille, le bureau, ainsi que dans nos cercles d’amis. Ce travail a déjà commencé car au cours de la journée du 4 novembre, soit au lendemain de la fin de la formation, nous avons participé à une rencontre mensuelle de jeunes au presbytère de la paroisse Ste Monique de Sandogo. Au cours de la rencontre, la parole était donnée à chacun pour donner des nouvelles de ses activités, de son entourage, etc. nous avons profité de l’occasion pour parler du programme AHAPPY. Les jeunes et la Sœur accompagnatrice du groupe s’y sont intéressés et ont souhaité une formation du groupe dans les mois de février et mars 2024. A cela s’ajoute, une expérience que j’ai vécue particulièrement : j’ai parlé du programme dans mes échanges avec mon patron au bureau qui m’a ensuite demandé de partager le contenu de la formation avec le personnel du bureau. J’ai donc animé une mini conférence de 3 heures sur le programme AHAPPY le 10 novembre au service. Une autre séance est prévue en fin de semaine suivante pour terminer quelques aspects du programme déjà abordés.

Au-delà des actions individuelles, en tant que groupe de Pairs éducateurs, nous prévoyons des séances de sensibilisation dans 4 établissements d’enseignement du post primaire, et une au sein d’une paroisse de la ville de Ouagadougou. Les formations seront tenues en fonction d’un calendrier que nous discuterons avec les directions des établissements, tenant compte de leurs programmes d’activité, et aussi des programmes de la pastorale de la jeunesse au niveau de la paroisse choisie. Des compétitions inter-établissements seront organisées à cet effet entre les établissements qui bénéficieront de la formation, et à chaque passage dans un établissements, nous planterons symboliquement un arbre appelé « Arbre de l’abstinence » et dont nous confierons la protection aux élèves de l’établissement, leur invitant ainsi à des principes de vie et à des valeurs promues par AHAPPY. Nous compterons sur nos propres capacités, notre réseau social, et aussi sur l’appui de bonne volonté et de l’ABE pour la réalisation de ces activités.

Le P. Ismael Matambura SJ., directeur d'AJAN (extrême droite), TONTEPAMBO S. Roger (le jeune homme au centre) avec des collègues, posent pour une photo après la conclusion de la formation de formateurs AHAPPY.
Le P. Ismael Matambura SJ., directeur d’AJAN (extrême droite), TONTEPAMBO S. Roger (le jeune homme au centre) avec des collègues, posent pour une photo après la conclusion de la formation de formateurs AHAPPY.

Nous avons appris lors de la formation que nos attitudes et nos problèmes dépendent très souvent de nos croyances, notre mentalité, nos façons de penser et de voir les choses. Nous sommes prêts et nous incarnerons le changement que nous voulons voir autour de nous.

Par, TONTEPAMBO S. Roger,

Pair éducateur.

P. Matambura Ismaël, SJ

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