Le chemin vers l’éradication du sida passe par les communautés. De la connexion des personnes au traitement, aux services et au soutien dont elles ont besoin. Grâce à la collaboration d’AJAN avec des centres de base, nous pouvons soutenir tous ceux qui sont en première ligne de la lutte contre le SIDA en plaçant le leadership communautaire au centre des plans, programmes, interventions et efforts de suivi du VIH.
Le contexte aujourd’hui à Madagascar
Malgré la faible prévalence du VIH à 0.30% à Madagascar selon l’estimation par l’outil de projection Spectrum, le nombre de nouvelles infections durant les cinq dernières années ont connu une hausse non négligeable et touchant surtout les jeunes de 15 à 49 ans. Par ailleurs l’épidémie reste de type concentré vers les populations clés. Par manque de financement, la dernière enquête de séroprévalence du VIH chez les femmes enceintes a été menée en 2019, chez les PS et CDI en 2016, et chez les MSM en 2014. Cette année, l’enquête de séroprévalence et bio comportementale auprès de ces populations clés a été réalisée dont les résultats sont en cours de validation. Quelques sites de surveillance sentinelle pour les femmes enceintes sont mis en place et seront fonctionnelles. Face à cette situation, des nouvelles stratégies ont été adoptées dans le nouveau Plan Stratégique National 2023- 2028, dont les interventions tendent vers l’amélioration des trois 95 et aussi vers l’élimination du VIH en 2030. Ainsi, la diffusion des messages reste primordiale afin de renforcer I’ information, la sensibilisation et le plaidoyer auprès des cibles respectives. Le premier décembre est la date réservée pour célébrer la lutte contre le VIH/Sida, et sert comme un cadre de manifestation de soutien des PVVIHs : une plateforme pour eux de parler des défis importants de leur vie et de sensibiliser les gens, de rappeler à tout le monde que le VIH/Sida existe toujours dans notre pays, et que l’engagement de chacun ainsi que l‘intensification de la sensibilisation sur l’impact du VIH et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination avec I ’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH restent essentiels.
Le jour J
Pour cette année, la célébration nationale du 1er décembre a eu lieu à Antananarivo, s’alignant au thème mondial « Confier le leadership aux communautés », un message qui était au cœur des activités respectives de chaque entité œuvrant dans cette lutte pour tout le mois de décembre. A cause de l’ambiance électrique pré et post-électorale, toutes les parties prenantes pour la célébration ont été unanimes pour une cérémonie à huis clos avec seulement 150 personnes issues des organismes côtoyant le VIH/sida entre autres les organismes internationaux et nationaux : l’UNFPA, L ONUSIDA, UNICEF, OMS, UNDP, LINFPA, OIT , le PSI, le CRS, l’ASOS, … le Secrétariat Exécutif du Comité national de lutte contre le sida(SECNLS), le Programme National de lutte contre les Infections transmissibles(PNLIST) du ministère de la santé publique, les associations de prise en charge des PVVIH et des personnes clés (PS, LGBT, CDI), les organismes religieux (Eglises reformées, catholique, romaine, luthérienne) et le Centre Arrupe CA MDG.
Cette journée a été précédée par une rénovation de la stèle de lutte contre le VIH/sida dans le centre-ville, un symbole pour sensibiliser la population que le VIH et le sida existe encore. Au niveau national et régional, des séances de dépistage du VIH ont eu lieu malgré l’insuffisance des réactifs qui sont réservés seulement pour les personnes clés durant quelques années. Toutefois, l’Etat est sollicité pour ravitailler plus de réactifs pour les jeunes dans la nouvelle politique nationale qu’on est en train d’adopter.
On a commencé la célébration du 1er décembre par un culte œcuménique dirigé par madame le pasteur Vololona RANDRIAMITANDRINA de l’OMASAVE, suivant le programme du culte de l’organisme SAVE/INERELA. Ceci a été suivi des séries de discours par quelques représentants étatiques dont le ministère de la Santé, le Comité National de Lutte contre le VIH, des représentants internationaux comme le représentant de l’ONUSIDA, et une assocation des pvvihs représentée par le MAD’AIDS. Des certificats de reconnaissance ont été distribués à 30 acteurs publics et privés luttant contre le VIH, dont l’Église catholique représentée par le Conseil d’administration de MDG, dont le personnel de communication et l’Église Catholique Apostoliques Romaine (ECAR), grâce à des actions de prévention et de sensibilisation, activités de sensibilisation dans le cadre de L’émission Education à la Vie et à l’Amour (EVA) et du Programme de Prévention du VIH/SIDA (AJAN HIV/AIDS Prevention Program for the Youth-AHAPPY).
Nous avons partagé notre bonne pratique comme suit :
Promotion de l’éducation pour le développement intégral de l’homme
- EVA adaptée selon les classes d’âge
- EVA faisant partie des matières scolaires
- AHAPPY avec les jeunes dans les aumôneries catholiques, universitaires, associations, etc.
Education, sensibilisation, orientation et prise en charge en réseau
- Avec les différentes entités existantes au sein de l’ECAR (paroisses, formations sanitaires, média, développement rural et urbain, établissements scolaires, associations, la Compagnie de Jésus et d’autres Congrégations Religieuses…)
- Avec les entités dans les services publiques (CSB, Hôpital, Centre divers, SECNLS, ministères…)
- Avec OMASAVE/INERELA dans le cadre du programme SAVE (Safety practices, Sccess to treatment, Voluntary, confidential and regular counselling and testing- VCT, Empowerment)
- Avec le Réseau Jésuite de l’Afrique (AJAN : African Jesuit AIDS Network) dans le cadre du programme AHAPPY Generation (AJAN AIDS PREVENTION PROGRAM for the YOUTH)
Elaboration des documents, outils IEC
- Collaboration entre 4 commissions épiscopales fondamentales (CE Famille, CE Santé, CE Education, CE Catéchétique et Biblique)
Diffusion et partage
- Collaboration entre 3 autres commissions épiscopales (CE Communication sociale, CEPAL – Pastorale des laïcs, CE Vie consacrée.)
Les cibles et les types d’activités
- Elèves : Cours obligatoires sur l’Education sexuelle, Sensibilisation sur les IST/VIH/SIDA dans la matière EVA (Education à la Vie et à l’Amour) dans les classes primaires et secondaires des établissements scolaires catholiques.
- Parents d’élèves : Conférences sur l’Education sexuelle, Sensibilisation sur les IST/VIH/SIDA dans EVA- parents des établissements scolaires catholiques.
- Sexuellents, animateurs : Formations des formateurs EVA et AHAPPY sur l’Education sexuelle et la Sensibilisation sur les IST/VIH/SIDA.
- Conférences et causeries dans les paroisses, dans les associations, dans les universités, dans les entreprises, dans les aumôneries sur AHAPPY
- Population générale : Emissions EVA et AHAPPY régulières avec la Radio Don Bosco, (auditeurs : 3 600 000)
- Formations sanitaires catholiques : Causeries, CIP avec dépistage IST/ VIH/TB et Prise en charge médicale et psychosociale (IST) ou orientation (VIH/Sida)
Toutefois nous avons quelques défis à relever sur certains points comme :
- Assurer la bonne assimilation de l’éducation donnée aux élèves qui devrait les conduire à un changement de comportement positif nécessaire contre la transmission du VIH, la discrimination des personnes infectées et affectées
- Garantir la bonne maîtrise des cours et formation en matière de VIH pour les enseignants et les formateurs de l’EVA et AHAPPY
- Le problème de l’insuffisance de réactifs pour le dépistage du VIH au niveau des formations sanitaires catholiques auprès du PNLIST ou autres
- La mise en place des centres d’écoute et de Prise en charge psychosociale des personnes dépistées positives par les leaders religieux, les associations paroissiales, les établissements scolaires, les formations sanitaires
Conclusion
Cette journée a été clôturée en mémoire des victimes du VIH et sida. Des bougies ont été allumées pour leur rendre hommage (candle light moment). Plusieurs participants ont eu l’occasion de témoigner ou de partager des émotions sur des proches défunts à cause du fléau ; des interpellations diverses ont été également partagées.
Pour conclure, la célébration était une journée riche en activités démontrant tout d’abord la solidarité et l’unité de toutes les différentes entités de lutte contre le VIH/SIDA à Madagascar. Tous les stands, les roll-up et les divers outils IEC ont été tous exposés autour de la salle, démontrant cette force et volonté d’unifier les actions à entreprendre pour les années à venir. Par ailleurs, une place privilégiée a été adressée à nous jeunes qui ont animé toute la journée par des présentations artistiques et danses traditionnelles. En bref, chacun a sa place et sa responsabilité dans cette lutte !
Par, L’Equipe de la Pastorale Santé et Famille dans la lutte contre le VIH/SIDA,
Centre Arrupe Madagascar (CA MDG).
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