Notre réflexion du Jeudi Saint est écrite par Père Alex Muyebe SJ, qui gère le Centre Jésuite pour l’Ecologie et le Développement (JCED) au Malawi.
« Si la maison est trop peu nombreuse pour un agneau, on le prendra avec son plus proche voisin, selon le nombre des personnes; vous compterez pour cet agneau d’après ce que chacun peut manger. » (Ex. 12:4)
« Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. » (Jean 13:14-15)
La célébration du souper du Seigneur du jeudi Saint est à propos de la célébration du Sacrement de l’Eucharistie comme le Sacrement de la vie. Compris à la lumière de la parabole du lavement des pieds, l’Eucharistie est un moment de restauration pour les gens en route. Jésus nous a donné l’Eucharistie comme une moment pour laver nos pieds douloureux et pour nous rafraîchir le corps et l’esprit du voyage qu’il nous reste à faire.
Mais d’avoir nos pieds lavés et de laver les pieds des autres sont les deux côtés de la médaille que nous appelons la vie chrétienne. Dans Jean 13:8, Jésus dit à Pierre, « Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi. » Premièrement, le Seigneur nous lave afin que appartenions au Seigneur. Après seulement, somme nous dignes de laver les pieds de nos sœurs et de nos frères. Dans Jean 13:15, Jésus dit à ses disciples, « car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. » Ici Jésus nous envoie en mission de laver les pieds de nos prochains dans nos vies quotidiennes.
Nous vivons dans un monde où les gens sont préoccupés par le fait de laver leurs propres pieds d’abord. Nous sommes occupés avec nos propres besoins alors que nous luttons pour y arriver dans la vie. Souvent nos besoins viennent avant ceux d’autres personnes. Nous vivons dans un monde de « moi d’abord ».
En lavant les pieds de Ses disciples, Jésus nous défie de faire attention et de prendre soin des besoins des autres d’abord. Jésus nous enseigne que la vie est d’être au service des autres, particulièrement ceux qui sont marginalisés comme les personnes vivant avec le VIH, les orphelins, les enfants vulnérables, les femmes et les personnes vivant dans la pauvreté extrême. Malheureusement, cet esprit de service et de prendre soin des besoins des autres, que Jésus nous enseigne, ne sont pas communs dans de nombreux pays.
Par exemple je vis et je travaille dans les des pays les plus pauvres au monde, le Malawi. Plus de 65% des malawites ne peuvent pas se permettre un dollar par jour. La pauvreté vous regarde dans les yeux partout où vous allez. Pourtant le paradoxe est que il y a quelques personnalités politiques et leurs amis qui vivent dans des résidences de luxe et qui conduisent de grosses voitures, grâce à l’argent qu’ils volent dans les coffres de l’État.
C’est une pratique commune que ceux qui sont en charge de gérer ce pays au nom de leur peuple, prennent la part du lion de manière éhontée des maigres ressources du gouvernement, alors que les services sociaux s’effondrent devant eux. Par exemple, les hôpitaux enregistrent beaucoup de décès qui auraient pu être prévenus parce qu’il y a une pénurie de médicaments et de matériels de base ou d’équipement dans les installations médicales. Les gens sous traitement antirétroviral sont sévèrement affectés parce que les ressources ne sont pas utilisées pour le bien commun mais seulement pour le bien de quelques privilégiés.
L’exemple de service de Jésus nous défie d’éliminer ces structures d’injustice sociale et d’égoïsme. Jésus nous défie de vider notre société de cette culture du « moi d’abord » et d’avoir l’intérêt du bien commun à cœur. En versant Son sang sur la croix, Jésus établit un nouveau pacte avec nous (Matthieu 26:28), et nous prière est que nous nous autorisions à nous renouveler et nous transformer par cette manifestation du plus grand amour.
Dans ce nouveau pacte, Jésus nous promet la vie éternelle. Ayons la grâce d’accepter d’être partie de ce pacte, un peuple préoccupé par le service aux autres , qui vit pour les autres et qui met les besoins des autres d’abord. Puissions-nous être un peuple engagé à transformer les structures de l’injustice et de l’égoïsme en des structures d’amour et de service, spécialement en étant sensible aux besoins des personnes les moins privilégiées de la société.