Malgré le manque de financement pour la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le sida cette année, le Centre Saint Ignace à Kinshasa, en collaboration avec AJAN et la Communauté de Vie Chrétienne (CVX), a veillé à ce que la journée ne passe pas inaperçue. Grâce à la générosité du Père Augustin, curé de Saint Augustin à Lemba, une salle a été mise à disposition pour la célébration, qui a eu lieu le 29 novembre 2025, à partir de 10h30.

La célébration a réuni trois intervenants et une vingtaine de participants, y compris les personnes touchées, hommes et femmes concernés, bénéficiaires de la mission CVX Kinshasa, et le Centre Saint Ignace, Kinshasa en collaboration avec AJAN.
Dans son allocution d’ouverture, M. Rémy Ngamba a souligné que leur travail « découle des recommandations de Jésus-Christ Lui-même, qui désirait que Son Église reste très proche des plus vulnérables ». Il a noté que l’Église, chargée de la mission d’aider à établir le Royaume de Dieu, a la responsabilité de tendre la main à ceux rejetés par la société, en restaurant leur espoir et en nourrissant l’attente d’une vie meilleure. M. Ngamba a également rappelé que lors de l’Assemblée Générale d’AJAN 2025 tenue à Nairobi, au Kenya, AJAN a réaffirmé son principe directeur : les Centres AJAN doivent continuer à soutenir les personnes vivant avec le VIH et le SIDA, même si une seule personne séropositive reste sous leur soin.
Prenant la parole, la Dre Anne-Marie Katalayi a offert aux participants un aperçu historique et clinique du VIH et du SIDA, une analyse épidémiologique ainsi qu’une mise à jour sur la situation mondiale actuelle de la pandémie. Elle a souligné que « contrairement aux conclusions de certains décideurs politiques, les infections au VIH et au SIDA continuent d’augmenter dans le monde, en particulier dans les pays en développement — une tendance aggravée par le retrait du soutien de l’USAID. »
Elle a expliqué qu’en 2025, on estime que 40,8 millions de personnes vivront avec le VIH et le SIDA dans le monde. Elle a signalé une baisse de 1,3 million de nouvelles infections — représentant une réduction de 40 % par rapport à 2010. La Dre Katalayi a également présenté des statistiques alarmantes sur les décès liés au SIDA en 2024, l’accès au traitement antirétroviral et le niveau de connaissance du statut sérologique. Elle a conclu en soulignant une évolution positive : 73 % des personnes vivant avec le VIH ont atteint la suppression virale.

En abordant le VIH et le SIDA ainsi que leur impact économique, la Dr Anne-Marie Katalayi a souligné que cette pandémie est une cause d’appauvrissement pour de nombreux ménages. Dans les familles touchées, les parents en difficulté financière ne peuvent ni travailler ni s’occuper de leurs enfants. En raison de la stigmatisation dans certaines sociétés, de nombreuses personnes vivant avec le VIH et le SIDA perdent leur emploi et deviennent chômeuses. Elle a ajouté que la situation des personnes vivant avec le VIH reste une préoccupation sérieuse, et que des organisations comme AJAN et CVX doivent continuer à apporter un soutien financier aux personnes vivant avec le VIH et le SIDA et plaider en leur faveur.
La présentation sur le VIH et le SIDA, le traitement et l’impact des antirétroviraux, donnée par Mme Annie Tshiela, infirmière dans un centre médical local, a permis aux participants de comprendre l’importance de prendre régulièrement les médicaments, en particulier les nouveaux traitements, ainsi que la nécessité d’avoir des rapports sexuels protégés et d’être honnête avec les partenaires sexuels potentiels pour prévenir l’infection. L’oratrice a également insisté sur l’importance de respecter rigoureusement le schéma thérapeutique prescrit. Elle a mis en garde les participants contre les comportements qui contribuent à la propagation de la maladie, tels que l’ivresse, les rapports sexuels non protégés, le vagabondage et la mendicité.


(Photo à gauche) Ms. Annie Tshiela en conversation avec les participants et (Photo à droite) Dr. Anne-Marie avec les participants.
En conclusion, les participants ont soulevé des préoccupations clés liées aux défis quotidiens, que les spécialistes ont abordées et clarifiées à leur grande satisfaction. Ils ont également souligné la nécessité d’une plus grande inclusion—en particulier des hommes—dans les programmes d’AJAN, ainsi que l’importance d’un engagement plus fort avec le personnel du Centre AJAN. De plus, ils ont appelé à une participation plus large à la lutte contre le SIDA, à l’accès à des initiatives génératrices de revenus et à un renforcement de la solidarité par des réunions régulières entre les bénéficiaires, les membres du CVX et la direction du Centre. La rencontre s’est terminée par un moment de convivialité, les participants partageant le pain et le jus.
Par, M. Rémy Ngamba Etsayem
Directeur, Centre Saint Ignace à Kinshasa, RDC.


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