Le monde entier a célébré ce 1er décembre la journée internationale de la lutte contre le SIDA. Le Père jésuite Ismael Matambura, directeur de AJAN, nous a parlé de l’engagement dans la lutte contre cette pandémie.
Stanislas Kambashi,SJ (avec Ismaël Matambura) – Cité du Vatican
AJAN (en anglais Africain Jesuits Aids Network – en français Réseau africain des jésuites contre le SIDA), est un réseau qui regroupe tout les centres, projets et initiatives des jésuites qui travaillent pour la santé en générale et en particulier la lutte contre le VIH/SIDA ; et qui sont engagés dans l’encadrement et le développement intégral des jeunes. Il est basé à Nairobi, au Kenya, siège de la Conférence jésuite d’Afrique et Madagascar. C’est une œuvre de la conférence jésuite d’Afrique et Madagascar (JCAM) qui s’occupe de la santé, le bienêtre et le développement des jeunes.
Sa vision estd’avoir des individus, des familles et communauté bien outillés et engager à former une société sans VIH et ayant une vie épanouit et abondante (Jn 10.10). Elle a pour mission de soutenir les jésuites et collaborateurs à répondre efficacement aux VIH et réduire si pas éliminer son impact sur la société et les individus.
Une structure qui travaille pour une grande efficacité
Elle a notamment pour tâches d’encourage les recherches dans le domaine du VIH/ SIDA pour donner une base scientifique aux actions sur terrain pour plus d’efficacité, de faire le plaidoyer pour influencer les décideurs à prendre des mesures plus juste, globale et globalisante sur certaines questions que pose les pandémies, Covid19, VIH et autres maladies chroniques et mortifères en Afrique telles que le paludisme, TB. Lèpres, de mobiliser les fonds pour le travail sur terrain et au réseau, de développer les programmes pour l’éducation et la prévention des chez les jeunes et autres bénéficiaires du réseau sur terrain.
Les activités d’AJAN auprès des personnes vivant avec le VIH/SIDA
Au niveau de ses centres implantés dans différents pays, les membres du réseau travaillent dans la prise en charges et l’accompagnement des personnes séropositives et autres personnes vulnérables et dans l’accompagnement psycho-social et spirituel. Ils administrent aussi des soins des bases des personnes malades et distribuent des ARV (Anti Rétro Viraux) et autres médicaments supplémentaires. D’autres activités sont : la prévention chez les jeunes, les populations clés et population général, la prévention de la Transmission Mère-Enfant, la scolarisation des orphelins et les autres enfants vulnérables, les activités d’autonomisations des bénéficiaires pour les rendre autodéfendant financièrement et renforcer ainsi leur dignité, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, la formation des bénéficiaires au soin de la planète pour un environnement plus prospère, la vulgarisation du programme d’AJAN pour la prévention du VIH chez les Jeunes, un programme qui vise le développement intégral des jeunes et qui s’inspire de la spiritualité ignatienne, des valeurs chrétiennes et traditionnelles africaines.
1er Décembre, journée de lutte contre le SIDA
Le 1er Décembre, comme chaque année, se célèbre la journée internationale de lutte contre le SIDA. Cette célébration, précise le père Matambura, commence en 1988 et vise à attirer davantage l’attention du monde sur cette pandémie qui continue de traumatiser l’humanité, continue de tuer, de faires des orphelins, accentuer la souffrance dans le monde surtout en Afrique subsaharienne qui contient plus de 70% des Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ainsi que plus de 2/3 des nouvelles infections mondiales.
Deux niveaux de célébration
Cette année, AJAN a célébré la journée internationale de lutte contre le SIDA à deux niveaux. Tout d’abord, au niveau des centres sur terrain, chaque centre s’est organisé selon son contexte. Dans certains pays les Centres ou projets se sont associés aux programmes nationaux respectifs qui gèrent les questions du VIH et les autres pandémies pour célébrer et cela en collaboration avec d’autres partenaires acteurs dans le secteur de la santé. D’autres centres ont organisé des activités avec les bénéficiaires et d’autres personnes pour conscientiser davantage les communautés sur l’existence et les ravages ou l’impact de la pandémie sur les individus, les familles et la société en général.
Au niveau du secrétariat, à Nairobi, une rencontre du staff de AJAN a été organisée, qui a portésur l’état du VIH aujourd’hui au monde et en Afrique et sur le message du Président du JCAM. Puis a suivi un temps de prière pour les personnes décédées cette année à cause du VIH et la Covid19, ainsi que pour les personnes affectées.
Evolution dans la lutte contre la VIH/SIDA ?
Pour le père Matambura, la pandémie du VIH/SIDA demande encore beaucoup d’efforts et la propagation de Covid complique davantage la situation. En 2020, les statistiques ont révélé que plus de 37 millions de personnes vivent avec le virus, et les nouvelles infections continuent à se faire enregistrer. Toutefois, on peut dire qu’il y a une évolution dans la lutte contre le VIH/ SIDA, dans la mesure où ce jour on a moins des décès, les personnes infectées et sous traitement vivent plus longtemps et peuvent arrivent à la charge virale indétectable si l’adhésion au traitement est bonne. Toutefois, il sied de souligner que dans certains pays africains la progression vers 0 nouvelle infection, objectif de l’ONUSIDA 2030 est lente. Le budget alloué à la santé demeure très insignifiant et décourage même les initiatives. Les zones rurales demeurent également défavorisées en termes de couvertures de soins de base et de paquets complet VIH.
Mais il plaide pour une majeure prise de conscience des personnes victimes de cette pandémie, car il y a encore beaucoup de stigmatisation et de discriminations. Pour l’avenir, AJAN veut davantage s’engage dans sa lutte contre le VIH/SIDA. Il compte notamment : Renforcer ou étendre le champ d’action des ses centres et projets sur terrain ; rapprocher les services aux bénéficiaires par les cliniques mobiles, atteindre plus des jeunes possibles avec notre programme de développement intégral des jeunes, renforcer l’accompagnement des jeunes adolescents en milieu carcéral, investir davantage dans les jeunes diplômés pour faire d’eux des créateurs et non des chercheurs d’emploi, développer davantage l’approche de la pair éducation dans le milieu des jeunes pour arriver à former les jeunes influenceurs qui serviront pour l’éducation à la sexualité responsable, aider les centres à s’approprier davantage les préférences apostoliques universelles de la compagnie de Jésus. (Montrer le chemin vers Dieu : marcher avec les exclus ; cheminer avec les jeunes pour construire un futur rempli d’Esperance ; travailler pour le soin et la protection de la planète).
Le père Matambura attire en outre l’attention sur d’autres formes des « pandémies plus graves » encore : « A côté du de la pandémie de VIH et de Coronavirus il y a d’autres pandémies plus graves et qui tirent le continent (l’être humain) vers le bas. Elles sont souvent oubliées et il faudra que chacun à son niveau les combatte : c’est l’injustice sous toute ses formes, la pauvreté, les violences basées sur le genre, l’abus fait aux enfants, la corruption, le trafic des êtres humains, etc. ».