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Appelés à vivre la compassion de Jésus

Notre réflexion pour la cinquième semaine de Carême est écrite par sœur Mary Owens IBVM, directrice du Children of God Relief Institute, Nyumbani, au Kenya.

« Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » Jn 8, 7

Dans l’Évangile pour le 5éme Dimanche de Carême, Jésus nous invite au cœur de la Bonne Nouvelle – le défi d’être compatissants. Avec le temps, j’ai pris conscience que je pouvais commettre n’importe quel péché, n’importe quel mal. Quand j’entre en contact avec la vie des pauvres, en particulier les pauvres qui doivent aussi affronter les défis d’une vie avec le VIH, je me demande souvent : si j’étais dans leur situation, à quel point serais-je désespérée, au point de violer le code moral ? À quel point serais-je frustrée, dans un esprit d’égalité entre les personnes, de voir que les personnes qui ont beaucoup n’aident pas celles d’entre nous qui n’ont rien ? À quel point me sentirais-je en colère d’être stigmatisée à cause de mon statut VIH ? L’Évangile d’aujourd’hui peut être un appel à nous interroger sur le thème de la stigmatisation.

L’histoire du genre humain à travers le monde et à travers les siècles est caractérisée par la stigmatisation : les êtres humains cherchent la sécurité à travers la conformité alors que la différence est souvent vécue comme une menace. La stigmatisation est la désapprobation sociale grave des caractéristiques, des comportements ou des croyances qui vont contre les règles culturelles prédominantes – un outil puissant de contrôle social mais pas de justice sociale et de mise en pratique des valeurs évangéliques.

Les scribes et les pharisiens ont dit clairement que la femme surprise en adultère devait être lapidée. Si nous voulons suivre Jésus, selon les mots de Joan Chittister dans son livre God’s Tender Mercy: Reflections on Forgivenness, « … il n’y a pas de place pour la condamnation à partir du moment où l’on fait face à ses propres péchés… il n’y a pas de place pour la lapidation si nous devons être assez purs pour le faire ». Selon les mots de Mathilde de Magdebourg, une mystique du Moyen Âge : « C’est quand nous aimons la compassion et quand nous la mettons fermement en pratique que nous ressemblons au Créateur Céleste, qui les exerce sans cesse en nous ».

Les questions à nous poser concernant la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH pourraient être : En premier lieu, est-ce que je stigmatise ? Si oui, pourquoi ? Est-ce à cause de la peur, un système de croyances irrationnelles, un manque d’informations correctes sur le VIH ? Est-ce parce que le VIH a été associé à la mort, à un comportement lui-même déjà stigmatisé ? Si telles sont les raisons, la justice sociale m’appelle à m’informer correctement sur le VIH. Si je stigmatise en raison d’une offense morale qui ‘mérite’ châtiment, Jésus nous montre le chemin dans l’Évangile d’aujourd’hui : la compassion.

L’injustice sociale de la stigmatisation me touche particulièrement parce que je m’occupe d’enfants à qui le VIH a été transmis par les parents. Nos enfants, à travers l’interaction sociale et par le biais des médias, ne sont que trop conscients et risquent quotidiennement de subir la discrimination, d’être exclus, d’être condamnés à cause de leur statut. « C’est ta tasse », « c’est ta couverture », « c’est là que tu dors (loin des autres) » a été l’expérience vécue par l’un des enfants en visite après avoir finalement trouvé une famille d’accueil. « Ces enfants ne devraient pas venir dans cette aire de jeux, faites-les sortir » a été un autre épisode vécu.

Comme nos enfants grandissent comme n’importe quel autre enfant, les questions qu’ils se posent en leur for intérieur sont : « Si mon ami/e apprend que j’ai le VIH, est-ce qu’il/elle sera encore mon ami/e ? Qui me donnera un travail ? Qui voudra se marier avec moi ? » Je crois que les terribles dégâts qu’une telle stigmatisation peut causer sur les enfants brisent le cœur de Jésus car nous connaissons bien son amour pour les enfants : « Celui qui accueille en mon nom cet enfant, c’est moi qu’il accueille » (Mt 18, 5).

La stigmatisation de toutes les personnes vivant avec le VIH doit finir ! Cela commence par moi-même…

 

Lisez la réflexion pour la quatrième semaine de Carême ici

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Lisez la réflexion pour la première semaine de Carême ici

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Dennis Owuoche

Dennis Owuoche Shadrack is the AJAN Communications and Research officer, Having joined AJAN in 2022 he has a broad experience in content writing; statements, press releases , website management, brand development, developing communications strategies and managing the social media, disseminating knowledge products, preparing flyers, reports and spreading other materials in order to enhance awareness about HIV and support Holistic development of the young people as a AHAPPY Trainer.

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