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Réflexion sur le mercredi des Cendres : Un temps de repentir collectif

Première lecture : Joël 2, 12-18, Psaume responsorial : Psaumes 51, 3-4, 5-6ab, 12-13, 14 et 17 Deuxième lecture : 2 Corinthiens 5, 20 – 6, 2 Verset avant l'Évangile : Psaumes 95, 8 Évangile : Matthieu 6, 1-6, 16-18

La réflexion sur la lecture d’aujourd’hui est de Cyrus Habib, SJ., responsable de la politique mondiale et de la stratégie institutionnelle, JENA.

Mes amis en Christ,

Alors que nous entamons notre cheminement de Carême, beaucoup d’entre nous profiteront de cette occasion pour réfléchir à nos propres défauts individuels, ainsi qu’à notre besoin du pardon de Dieu et de la grâce de la conversion. Et bien qu’examiner comment chacun de nous peut grandir personnellement dans la foi, l’espérance et la charité soit certainement un aspect important de ce temps de pénitence, permettez-moi de vous inviter à quelque chose de nouveau cette année. Envisageriez-vous de vous joindre à moi pour vous repentir des péchés structurels qui causent tant de souffrances dans notre monde ? Il s’agit de structures sociales, économiques et politiques dont nous ne sommes pas individuellement coupables, mais auxquelles nous participons néanmoins d’une manière ou d’une autre. Chaque jour, ces structures injustes contribuent à la souffrance humaine de multiples façons, de la pauvreté écrasante et de la dégradation de notre maison commune à la haine ethnique et à l’isolement ressenti par trop de jeunes.

Il y a six mois, j’ai commencé à travailler pour la Conférence jésuite d’Afrique et de Madagascar (JCAM), où je me concentre sur les questions de justice et d’écologie sur le continent et au-delà. Nous cherchons à lutter contre l’injustice structurelle par le biais d’un plaidoyer mondial et de la coordination de nos nombreux apostolats sociaux dans toute l’Afrique. C’est peut-être pour cela que ce mercredi des Cendres, je me déchire le cœur face à notre incapacité collective à prendre soin de nos voisins et de notre planète de manière adéquate.

Dans la première lecture d’aujourd’hui, le prophète Joël exhorte le peuple à se repentir de ses mauvaises actions collectives afin qu’il puisse faire l’expérience de l’amour libérateur de Dieu. Il leur donne cette instruction : « Rassemblez le peuple, informez l’assemblée ; rassemblez les anciens, rassemblez les enfants et les nourrissons. » Cette repentance doit être vécue et exprimée collectivement, et tout le monde y est inclus. En tant que communauté, ils s’élèveront ou chuteront ensemble.

L’Église, dans son enseignement social, met l’accent sur la centralité du bien commun, fondé sur l’interdépendance de tous les êtres humains. Si Dieu est offensé lorsque je vole personnellement un enfant, comment Dieu pourrait-il tolérer une société qui refuse aux enfants l’accès à la nourriture, à l’éducation ou à la dignité ? Et pourtant, nous vivons tous dans de telles sociétés. Christ, aie pitié.

Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le pape François met en garde contre « le mal cristallisé dans des structures sociales injustes ». Mais étant donné que la plupart d’entre nous n’avons que peu de contrôle sur les chaînes d’approvisionnement, les industries extractives ou les politiques fiscales injustes, que pouvons-nous espérer faire à ce sujet ? Jésus nous donne une feuille de route dans l’Évangile d’aujourd’hui : l’aumône, la prière et le jeûne, les trois piliers du Carême. Alors, voici mon invitation : identifiez une structure sociale injuste dont vous bénéficiez et consacrez votre aumône, votre prière et votre jeûne à son amélioration. Vous pourriez peut-être prier pour ceux qui travaillent dans les ateliers clandestins qui fabriquent les composants de votre smartphone. Ou vous pourriez vous abstenir d’utiliser une plateforme de médias sociaux qui porte atteinte à notre discours civique. Ou peut-être pourriez-vous consacrer du temps ou de l’argent à aider à l’éducation des filles défavorisées de votre communauté.

Ce n’est pas à moi de vous dire comment vous rapprocher au mieux de Dieu pendant cette période de Carême. Loin de là. C’est quelque chose que chacun de nous doit discerner dans la prière. Mais alors que nous nous y mettons, pensez à apporter cette invitation à ce discernement. Car voici maintenant un temps très favorable. Voici maintenant le jour du salut.

Amen.

P. Matambura Ismaël, SJ

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