Dans cette édition de notre Newsletter de février 2024, "Unissons-nous tous pour construire un avenir plein d'espoir", a déclaré le Supérieur Général des Jésuites, le Père Arturo Sosa, dans un message publié par la Curie Jésuite à Rome pour la Journée mondiale de la justice sociale 2024.

Dans une brève vidéo diffusée le 20 février à l'occasion de la Journée mondiale de la justice sociale, le Père Général Arturo Sosa SJ rappelle à tous l'injustice persistante dans un "monde de plus en plus injuste" et la nécessité d'en faire plus pour les victimes afin que nous les "descendions de la croix avec Jésus", tout en reconnaissant ceux qui travaillent sans relâche pour la justice, la paix et la réconciliation. Initiée en 2007, l'Assemblée générale des Nations unies a instauré la Journée mondiale de la justice sociale. Cette année, le thème - Coalition mondiale pour la justice sociale: Combler les écarts, Construire des alliances - met en lumière l'importance de favoriser le dialogue sur les actions nécessaires pour atteindre la justice sociale en renforçant le contrat social fragilisé par les inégalités croissantes, les conflits et les institutions affaiblies censées garantir et protéger les droits de tous.

Dans un monde encore plein de nombreuses injustices, le besoin de justice sociale est plus pressant que jamais. Malgré des progrès significatifs dans des domaines tels que la réduction de la pauvreté et l'accès à l'éducation et aux soins de santé, des défis persistent. Les inégalités croissantes, les conflits et les institutions affaiblies continuent de compromettre les efforts visant à créer une société plus juste et équitable. Alors que le monde marquait la Journée mondiale du cancer le 4 février 2024, l'OMS prévoit que le nombre de décès liés au cancer en Afrique dépassera le taux de mortalité du paludisme, de la tuberculose et du VIH combinés d'ici 2030. Selon le Directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, Matshidiso Moeti, "Dans 20 ans, les taux de mortalité par cancer en Afrique dépasseront la moyenne mondiale de 30 pour cent, les cas de cancer chez les adultes en Afrique étant attribués aux cancers du sein, du col de l'utérus, de la prostate, du côlon et du foie. Bien que des progrès soient réalisés, des actions plus urgentes sont nécessaires pour renforcer l'accès à la prévention, aux services de dépistage pour un diagnostic précoce et au traitement".

Le 6^ème février 2024, le monde a commémoré la Journée de l'Internet plus sûr avec un slogan, "Renforcer les esprits, protéger les droits : Créer une Afrique numérique plus sûre", encourageant chacun à promouvoir un environnement numérique plus sûr pour la jeunesse africaine. Selon le Comité africain d'experts sur les droits et le bien-être de l'enfant (CAEDBE), en mai 2022, il y avait environ 590 millions d'utilisateurs (43 pour cent de pénétration de l'internet) en Afrique. Ces chiffres incluent les enfants, qui représentent un tiers de tous les utilisateurs d'internet dans le monde et sont de plus en plus exposés à l'environnement virtuel. Le CAEDBE note que l'ère numérique a fondamentalement changé la manière dont les enfants exercent et réalisent leurs droits. Grandir en ligne offre des opportunités illimitées pour un apprentissage critique, le développement des compétences et l'expression de soi. Selon les dernières données (SSO, 2023), chaque jeune âgé de 15 à 24 ans dans nos pays africains utilise internet et presque tous (97 pour cent) l'utilisent plusieurs fois par jour. Cependant, passer de plus en plus de temps sur des plateformes virtuelles peut également rendre les enfants plus vulnérables au cyberharcèlement et à d'autres formes de violence entre pairs, à la haine et à l'exposition à des contenus nuisibles - y compris des messages incitant à l'auto-mutilation et même au suicide.

Il s'agit d'un appel à l'action pour toutes les parties prenantes de se joindre à nous pour renforcer les esprits et protéger les droits et la vie de la jeune génération à l'ère numérique. En bloquant les contenus inappropriés, en sensibilisant et en éduquant, en fournissant des conseils sur la sécurité en ligne et en renforçant les règles de sécurité sur internet. Avec les bonnes ressources, connaissances et soutien, nous pouvons créer une Afrique numérique plus sûre, en veillant à ce que notre jeunesse puisse tirer parti des avantages de la technologie sans tomber dans ses pièges potentiels.

Célébrer la Journée mondiale de la justice sociale chaque année sert de puissant rappel de la nécessité permanente de lutter contre les injustices sociales et de travailler à la création de sociétés plus justes et équitables pour tous. Pendant cette période de Carême, nous sommes tous appelés et rappelés à approfondir notre relation avec Dieu à travers les trois piliers du Carême: la prière, le jeûne et l'aumône. Non seulement cela, mais lorsque nous accomplissons ces actions et réalisons ce qui nous a été recommandé de faire pendant cette période solennelle de Carême, nous devrions le faire avec la bonne intention et le bon objectif, c'est-à-dire nous rapprocher de Dieu. De plus, lorsque nous donnons l'aumône, partageons généreusement avec tous les membres de notre communauté qui sont moins fortunés que nous. En outre, l'aumône devrait englober plus que de simples contributions financières; elle devrait impliquer notre temps, notre attention, notre amour et notre soin pour les vulnérables, les moins fortunés et les non-aimés.

Le Pape François a centré son message de Carême pour 2024 sur le Livre de l'Exode, en choisissant "À travers le désert, Dieu nous conduit à la liberté". Selon la réflexion du Pape François, "le départ des Israélites d'Égypte, est une histoire qui représente non seulement le passage de l'esclavage à l'émancipation mais aussi de la révélation et de la liberté spirituelle, "est exigeante" et que "la réponse ne vient pas tout de suite. Elle doit mûrir dans le cadre d'un voyage". Pendant le Carême, nous trouvons de nouveaux critères de justice et une communauté avec laquelle nous pouvons avancer sur un chemin encore inexploré.

Alors que nous nous apprêtons à suivre un nouveau chemin en cette saison de Carême 2024, le Pape nous a encouragés tous à entreprendre un examen intérieur en posant la question : "Entendons-nous ce cri? Est-ce qu'il nous trouble? Est-ce qu'il nous émeut?" Nous vous invitons cordialement à vous joindre à nous pour voir Dieu en ceux qui sont moins fortunés, les exclus et les marginalisés.

Par, Dennis Owuoche,

Chargée de communication, AJAN