La fête des Rameaux, célébration du paradoxe d’une vie et la culture de l’espérance au sein du CIEE/CCU de Bangui

Premières lectures: Isaïe 50, 4-7 PsaumePsaumes 21, 8-9, 19-20 Deuxième lecture: Philippiens 2, 6-11

Évangile: Marc 14, 1-15-47

Cette réflexion du dimanche des Rameaux est de Le P. Hounsa Gbenoukpo Léon SJ., the Director of Centre Catholique Universitaire (CCU) de Bangui, Central Africa Republic.

L’exaltation et la joie de l’accueil de Jésus à Jérusalem laissa la place à l’intrigue, la persécution, la passion et mort de Jésus, à une véritable désolation. Cet épisode de la vie de Jésus fait partir de la mémoire vivante des chrétiens qui la célèbre à la fête des rameaux. Jésus, Messie de Dieu, méconnu de ses disciples, n’entra pas à Jérusalem pour la couronne royale, mais pour assumer, avec beaucoup d’ardeur et d’élan spirituel sa passion, sa mort et sa résurrection pour le salut de tous. Rameaux est une fête d’espérance. 

La fête des rameaux est une fête paradoxale : Scander les rameaux de palmier dans la joie rappelant l’accueil triomphal de Jésus à Jérusalem et la longue et éprouvante lecture de la passion et mort de Jésus qui efface toute joie et ouvre les cœurs à compatir avec Jésus souffrant, pauvre, humilié et crucifié. Au cœur de ce paradoxe s’inscrit la méconnaissance du vrai projet de Dieu pour les humains. Le centurion romain assista à un spectacle plus douloureux : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » Paradoxe d’une vie, passant par l’accueil joyeux de Jésus messie de Dieu et qui laisse la place au climat funèbre de sa mort, comme Fils de Dieu, en ouvrant à la pleine révélation de Dieu en Jésus Christ.

Ce paradoxe éclaire notre espérance car nous rappelle le passage de notre existence mortelle à la vie de Dieu. Nos apostolats sont des lieux d’espérance, de vie et de bonheur partagé. Ces apostolats sont ce que le Christ Jésus apporte au monde, l’espérance du bonheur avec Dieu en plein contexte de léthargie sociale, de crise militaro-politique, de profonde crise économique. Comment maintenir l’espérance auprès des bénéficiaires de nos apostolats dans les contextes de crise ?

Le Centre Catholique Universitaire (CCU) de Bangui, est un lieu d’espérance pour la plus part des jeunes qui participent aux nombreuses formations et activités. Plusieurs de ces jeunes appartiennent à des Clubs Info Santé, du CIEE/CCU dont l’action principale est la prévention et la lutte contre les IST-VIH/SIDA. Leur enthousiasme au cours des formations et des activités de mobilisation met en évidence une force intérieure de résilience face aux crises et aux défis personnels, leur donnant aussi la possibilité de compatir devant la souffrance. Le CIEE a fait de ses Pairs Educateurs des vecteurs d’humanité, des porteurs d’espérance. La lutte contre le VIH/SIDA par la formation intégrale qu’offre « AHAPPY GENERATION », éveille leur conscience au danger d’une sexualité dépourvue de valeurs humaines et religieuses.

La culture de l’espérance au sein du CIEE, est une culture d’action, de lutte contre le VIH/SIDA, par les campagnes de sensibilisation, de dépistage… Les activités de mobilisation telles que la rentrée éducative des Pairs éducateurs, le mini-marathon… viennent renforcer les acquis reçus au cours de diverses formations. Le CIEE retient, aujourd’hui et pour l’avenir, divers lieux à travers lesquels l’espérance peut-être entretenu, notamment les campagnes de sensibilisation dans les lycées et collèges.

La célébration des rameaux invite à faire naître l’espérance dans la vie des humains. Elle nous aide à faire le passage d’une vie de peine à une vie de joie, d’une situation conflictuelle à une situation de plus grande cohésion et d’unité sociale, d’une crise sanitaire à une l’éradication des fléaux pour que la vie vécue en abondance.