Dans le cadre des activités de la commémoration différée de la Journée Internationale de la Paix (JID 2022), la journée du 09 octobre 2022 de 8h à 14h. a été consacrée à une causerie pédagogique avec 50 étudiants des associations étudiantes du Centre Catholique Universitaire. Il s'agit des Pairs Educateurs du CIEE-CCU, des Volontaires de la Paix et de quelques élèves de la Jeunesse Etudiante Catholique (JEC). Cette activité a été rendue possible grâce au soutien multiforme de la Mission multidimensionnelle intégrée d'appui des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA).

L'événement qui s'est déroulé au Centre Catholique Universitaire (CCU), à Bangui, en République centrafricaine, a commencé par une séance de discussion qui a été ouverte par le coordinateur du CIEE-CCU qui a souhaité la bienvenue aux participants et la mobilisation des jeunes. Il les a invités à profiter de ce cadre d'échanges pour qu'il ne soit pas seulement un passe-temps, mais un lieu de contribution à l'édification d'une paix durable en RCA. Il a souligné à juste titre que l'objectif de la causerie est de mobiliser les jeunes autour de la lutte contre les différentes formes de discrimination, les discours de haine et la désinformation. Savoir identifier les formes de discrimination, les discours de haine et s'engager à ne pas être une passoire facile d'opinions non éclairées est un combat déjà gagné sur le plan personnel avant de devoir jouer le rôle d'éducateur de conscience dans les différents milieux sociaux.

Une première partie de la causerie éducative a été animée par M. Delphin KPATA GBIGBI, expert en Analyse et Résolution des Conflits autour du thème « Bannir les formes de discrimination à l’égard des élèves et étudiants : quelles solutions envisagées pour lutter contre les discours de haine et la désinformation dans les communautés ? ». Il a commencé par présenter les différentes formes de discrimination auxquelles font face les jeunes dans leur milieu de vie. Ensuite il a fait le lien entre ces différentes formes de discrimination et les discours de haine avant de proposer des solutions pour lutter contre ces fléaux. A partir d’une méthode interactive et dynamique, les participants ont pu travailler en groupe restreint sur des sous thèmes. Quelques réponses aux questions soulevées par l’une ou l’autre présentation ont permis au facilitateur de lever des zones d’ombres. Au terme de sa communication, le facilitateur a interpellé les participants à poser des actes concrets pour le changement de mentalités de leurs pairs jeunes.

La seconde partie de l’activité a été animée par le coordonnateur du CIEE-CCU, M. Charles SOMDA autour du thème « civisme et citoyenneté en milieu scolaire et estudiantin : cas des étudiants des associations du CCU ». Une brève présentation de l’historique du CIEE-CCU a permis une mise en contexte de l’intervention. La mission du CIEE-CCU est axée sur l’éducation, l’encadrement, la formation, l’accompagnement des jeunes en général et des étudiants de l’université de Bangui et des instituts supérieurs, hautes écoles de la ville de Bangui. Au coeur de ses activités se situe au souci d’éveil à une conscience citoyenne et à des comportements civiques et moraux à même de contribuer à l’édification d’un mieux-être social réel.

Au-delà des définitions techniques des termes civisme et citoyenneté, le facilitateur a montré qu’il existe un lien intrinsèque entre eux. Si la citoyenneté s’entend comme le fait d’être d’une cité, elle relève de l’identité et de l’appartenance à un milieu « une cité » qui donne droit à des privilèges et des devoirs, le civisme est de l’ordre de savoir être avec les autres dans la cité. Le civisme touche à une dimension du comportement, et des attitudes louables du citoyen. Civisme et citoyenneté renvoient à une conscience, à un sentiment de fierté et d’appartenance à un milieu social qui pousse à un engagement exemplaire pour améliorer ma société et la vie de mes concitoyens.

Pour être citoyen il ne faudra donc pas se limiter à des questions de documents civils, mais il faut considérer le degré d’attachement à la cité qui fait que l’on s’y comporte bien en contribuant au bien de ses concitoyens. Un citoyen civique ne doit pas tolérer la discrimination sous toutes ses formes. Il s’érige toujours contre tout discours de haines potentiels pierres d’attente des conflits violents mettant en mal la cohésion sociale. Un bon citoyen est prudent dans son rapport aux informations et opinions, puisqu’il est conscient du danger de la désinformation. La citoyenneté nous confrère une identité et le civisme nous confirme dans cette identité à travers l’attachement et le dévouement que nous avons pour le bien de notre cité.

L’animateur a progressivement amené les participant à une sorte d’auto-évaluation de soi pour voir jusqu’à quel degré ils/elles sont citoyennes et civiques au quotidien de leur vie. Il a insisté sur l’amour de la patrie comme point de départ du civisme. Le civisme est un élément clé pour le développement de tout pays. Il devient réalité lorsqu’il y a une véritable transformation personnelle. Laquelle transformation personnelle marquera le point de départ pour le changement social qualitatif. Des exercices pratiques à faire au quotidien ont été donnés aux participants pour contribuer à l’échelle individuelle à l’édification de relations sociales saines où tout homme est respecté dans sa dignité. Chaque participant a été invité à s’efforcer au quotidien à

1. Ne pas critiquer et mettre en mal les autres
2. S’intéresser avec sincérité aux autres
3. Sourire pour communiquer la joie
4. Avoir le sens de l’écoute prudente

Par

Evince PENDABERY et Charles SOMDA SJ, CIEE,