ENVOYEZ-NOUS UN E-MAIL À ajan@jesuits.africa
APPELEZ-NOUS MAINTENANT (+254-20) 3884 528
FAITES UN DON A NOS CAUSES

RÉFLEXION POUR LE TROISIÈME DIMANCHE DE CARÈME 2024

l'amour véritable, de la responsabilité et de la relation entre Dieu Créateur

PREMIÈRE LECTURE: Exode 20 : 1-17 |  Psaume: 18(19):8-11 | DEUXIÈME LECTURE1 Corinthiens 1:22-25 | 

ÉVANGILE Jean 2:13-25

La réflexion de ce dimanche est de :

P. Jean-Claude Jimmy Bindanda K., SJ.,

Directeur du Centre Maisha, Kisangani, République démocratique du Congo.

Chers frères et soeurs,

Paix et joie dans le Christ Jésus !

Après le temps de l'avent qui nous avait bien préparés à accueillir le Christ Enfant dans notre situation concrète au quotidien, l'Eglise notre mère nous offre un nouveau temps fort, le temps de carême. Celui-ci nous prépare à cheminer avec le Christ dans son ministère public, à communier à sa passion, sa mort et sa résurrection.

Si au premier dimanche de carême nous avons été plongés dans les eaux baptismales du déluge du Christ (1 P 3, 21), poussés comme lui par l'Esprit pour faire face, dans la prière, au désert de notre propre coeur (Mc 1, 12-15), le deuxième dimanche de carême a illuminé nos coeurs de la lumière du Christ transfiguré. Dans cette lumière, tout notre être et la création toute entière sont invités à être purifiés, transfigurés, et donc à ressusciter avec le Christ (Mc 9, 10).

En ce troisième dimanche de carême, l'Ecriture nous conseille de ne pas fermer notre coeur, de ne pas être des électrons libres mais de nous conformer à la loi de Dieu, celle de l'amour (Ex. 20, 6). Jésus ne supporte pas tout ce qui vient détruire l'amour.

Il est aujourd'hui à Jérusalem pour la fête de Pâque. Il visite des lieux symboliques de la foi juive. Il entre dans le Temple et le trouve en train d'être profané par des marchands juifs. "Il les chasse tous du Temple". Par là, Jésus pose un acte approprié, déclarant la perte de sens du "sacré" et en rappelle le sens fondamental : "Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic". Il y a ici une interpellation sur la manière d'habiter le Temple, ou mieux encore, sur la qualité de toutes les relations avec le Corps du Christ, avec les frères, avec la nature.

Aujourd’hui, dans nos sociétés mondialisées et numérisées en général, l’échange est devenu mercantile, tout s’achète, tout se vend, tout passe par toute sorte de négotiations, avec toute sorte de pactes obsures entrainant les inégalités sociales, l'individualisme, la violence, l'injustice, voire la dépréciation sans scrupule des relations et de la vie humaine. L'amour entre prochains, voisins et nations passe par les intérêts si bien que la consistance du prochain se vide de son sens évangélique. Le cas des abus sur les enfants et les personnes vulnérables, le phénomène des orphélins infectés et affectés par le VIH et le SIDA dans le monde en général, et l'image à l'Est de la République Démocratique du Congo de l'enfant qui taite sa mère morte à coups des machettes et criblée des balles dans le contexte actuel d'une guerre injuste, interrogent notre conscience et notre responsabilité en tant que gardiens du Temple ou de la créature humaine.

Dans la suite de la page de l'Evangile d'aujourd'hui, Jésus va rétablir la possibilité effective de l'amour véritable, de la responsabilité et de la relation entre Dieu Créateur et nous ses créatures et par nous toute notre "maison commune". Par son corps offert dans un renoncement total, il nous donne la vie. C'est là le véritable lieu d’échange entre Dieu et nous. Ce corps cloué au bois de la misère du monde nous conduit, par l'amour qui se donne et à travers le mystère pascal, à la gloire du Père.

En avançant vers Pâques, puissions-nous, tout en nous abandonnant à la force de ce Dieu Amour qui se donne à nous, contempler la manifestation de cet amour gratuit, et percevoir chaque instant de notre vie combien nous piétinons les lieux sacrés, combien nous relativisons et menons avec légerté la barque de notre vie éternelle, combien nous avons marchandé nos valeurs chrétiennes, combien nous n'avons pas su aimer, et partant combien nous avons nié notre échange avec Dieu.

Il nous faut une vraie conversion, un total renoncement de nous-mêmes, pour être au rendez-vous de ne donner et ne recevoir que l'amour de Dieu autour de nous.

Amen.

Ismael Matambura

VIEW ALL POSTS

INSCRIPTION À LA NEWSLETTER

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir des mises à jour par e-mail sur les événements en cours à AJAN Afrique.

fr_FRFrançais