Inspiré par la mission jésuite de servir la foi et de promouvoir la justice, les initiatives jésuites à travers l’Afrique continuent de répondre aux cris des pauvres et aux besoins de la terre. Guidées par les quatre Préférences Apostoliques Universelles (UAP) des Jésuites, les œuvres jésuites recherchent des solutions holistiques qui nourrissent à la fois les personnes et la planète. C’est dans cet esprit que le Jesuit Urumuri Centre (JUC) continue de répondre aux défis entrelacés de la pauvreté, de la dégradation de l’environnement et de la malnutrition — en alliant action inspirée par la foi et solutions pratiques pour promouvoir des moyens de subsistance durables parmi les communautés vulnérables.
Au Rwanda, l’insécurité alimentaire et la malnutrition demeurent des défis pressants. Une Comprehensive Food Security & Vulnerability Analysis (2022) a révélé que seulement 19,5 % des enfants âgés de 6 à 23 mois reçoivent un régime alimentaire minimal acceptable, tandis que 32,8 % atteignent la fréquence minimale des repas et 42,3 % répondent à la diversité alimentaire minimale de quatre groupes d’aliments. De tels chiffres soulignent l’urgence de mettre en œuvre des approches innovantes pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Cherchant à relever ce défi, le Jesuit Urumuri Centre (JUC) — une initiative des Pères Jésuites de la Province Rwanda-Burundi — a lancé en 2021 le projet « Promotion of Environmental Conservation through Improved Land Utilization to Support School Feeding Program for Vulnerable Children ». Ancré dans la vision de Laudato Si’, l’encyclique du Pape François qui appelle chaque être humain à prendre soin de « notre maison commune », le projet incarne un double engagement : lutter contre la malnutrition tout en favorisant la conservation de l’environnement.
L’initiative agit sur deux fronts interconnectés. Elle promeut la conservation de l’environnement en aidant les écoles à mieux utiliser leurs terrains grâce à la plantation d’arbres et à l’éducation écologique. Elle soutient également les programmes d’alimentation scolaire, garantissant que les enfants vulnérables aient accès à des repas scolaires nutritifs, ce qui améliore à son tour leur capacité d’apprentissage et d’épanouissement. L’approche est simple mais profonde : transformer les terrains scolaires en espaces productifs qui nourrissent et éduquent à la fois.
En collaboration avec les élèves de 12 écoles partenaires à Kigali et dans ses environs, le JUC a transformé les terrains scolaires en jardins fruitiers dynamiques. Chaque école a planté plus de 80 arbres fruitiers en 2021, contribuant à un total de 2 866 arbres fruitiers plantés. Aujourd’hui, certains de ces arbres ont déjà commencé à produire des fruits, offrant une diversité alimentaire essentielle aux enfants tout en luttant contre la dégradation de l’environnement.

« J’ai pu acquérir des connaissances qui m’ont appris que sans environnement, il n’y a pas de vie. J’ai appris les conséquences qui surviennent lorsque l’environnement n’est pas protégé, ainsi que ce que nous pouvons faire pour prévenir la destruction de l’environnement, et même lorsque des dommages se sont produits, les moyens de lutter contre ces conséquences », a partagé Pascal Kwizera, membre du club environnemental du GS Batima.
>>>Les membres du club environnemental lors des activités extérieures du club à École Secondaire Bumbogo
Au-delà de la production de fruits, les jardins sont devenus de véritables salles de classe en plein air, où les leçons sur la gestion de l’environnement sont intégrées dans la vie quotidienne des élèves. Grâce à la formation en agriculture écologique et à la création de clubs environnementaux dans les écoles, les élèves acquièrent des connaissances pratiques qui dépassent largement le cadre scolaire. Chaque école dispose de deux animateurs formés à l’environnement, chargés d’encadrer les activités du club, avec le soutien de manuels environnementaux développés par le JUC.
« Le groupe du club environnemental comprend désormais comment prendre soin de l’environnement et comment le protéger, d’une manière très différente d’avant la création du club ou avant que le JUC ne nous donne ces arbres. Aujourd’hui, chaque enfant s’engage à veiller à ce que les arbres qu’il surveille poussent bien et restent en sécurité », a déclaré Kampire Joselyne, directrice de l’école GS Janjagiro.
L’intégration de repas nutritifs à l’éducation écologique a favorisé un sentiment de responsabilité partagée, où les enfants apprennent que prendre soin de l’environnement est directement lié au soin de la création. Comme l’a exprimé un élève :

« J’ai appris que les arbres doivent aussi être respectés. Cet arbre est lui aussi une créature. Lorsque tu lui fais du mal, tu détruis une création de Dieu », a observé Valens Ndindiriyimana, membre du club environnemental du GS Janjagiro.
>>>Un membre du club environnemental du GS Masaka1 visitant le jardin scolaire
Alors que le Rwanda continue de faire face aux défis de la malnutrition et de la dégradation de l’environnement, le modèle promu par le JUC démontre qu’un changement significatif peut commencer au sein des communautés locales. Un arbre planté dans un jardin scolaire peut nourrir un enfant, éduquer un élève et inspirer une génération à prendre soin de l’environnement.

À travers sa vision holistique, le Jesuit Urumuri Centre (JUC) démontre que la lutte contre la faim et la conservation de l’environnement ne sont pas deux combats distincts, mais bien deux parties d’un même chemin vers le développement durable.

« Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui viendront après nous, aux enfants qui grandissent aujourd’hui ? » Laudato Si’ #160
Par, Yunusu Dukorerimana,
Stagiaire en communication du JUC.


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