Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta (29 décembre 1939 - 1er décembre 1964)
Je pense souvent au courage de Nengapeta, une jeune religieuse congolaise qui a consacré sa courte vie aux Sœurs de la Sainte Famille à Kisangani. Sr Nengapeta a vécu à une époque incertaine de colonialisme et de conflit en République Démocratique du Congo. Cela ne l'a pas empêchée de se consacrer pleinement à ses devoirs au couvent.
Ayant vécu à une époque relativement récente du 20e siècle, elle est une figure comparable aux femmes africaines. N'importe quelle femme vous dira qu'il n'y a rien qui fait plus peur que le risque de violence sexuelle. Sr Nengapeta s'est retrouvée face à face avec cette peur du colonel Pierre Olombe, un rebelle, qui voulait la violer. Quand il n'a pas réussi, il l'a tuée. Sr Nengapeta était si courageuse, même dans sa mort douloureuse et injuste à 24 ans.
Sr Nengapeta a été béatifiée le 15 août 1985 par le Pape Jean-Paul II et a reçu le titre de « bienheureuse ». La béatification est l'avant-dernière étape vers la sainteté dans l'Église catholique romaine. Sa fête est le 1er décembre, qui est également la Journée mondiale de lutte contre le sida. L'Afrique porte un lourd fardeau du VIH/SIDA en tant que région du monde la plus touchée. Les jeunes femmes africaines âgées de 15 à 24 ans courent un risque élevé d'être infectées par le VIH. Les personnes vivant avec le VIH subissent toujours la stigmatisation, en plus des défis socio-économiques liés au maintien d'une vie saine. La prévention et le traitement du VIH ont parcouru un long chemin, mais davantage d'efforts sont nécessaires pour mettre fin au sida. Pour la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le sida en 2021, l'ONUSIDA nous appelle tous à prendre des mesures urgentes pour « Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au sida. Mettre fin aux pandémies ». Il est urgent de corriger les inégalités qui sont à l'origine du sida, en particulier en cette période de pandémie de COVID-19.
Ma prière est que, par l'intercession du Bienheureux Nengapeta, nous puissions travailler ensemble pour protéger la vie et la paix en Afrique. Nous pouvons le faire en condamnant fermement toutes les violences contre les filles et les femmes, en particulier les violences sexuelles, qui leur ont volé la vie. Nous devons travailler ensemble pour mettre fin aux inégalités qui alimentent les vulnérabilités auxquelles sont confrontées des millions de jeunes filles africaines, qui augmentent leur risque d'infection par le VIH. Nous devons également soutenir les personnes vivant avec le VIH et nous éduquer avec les bonnes informations pour répondre efficacement au sida.
Ndanu Mung’ala, 26 November 2021 (Ndanu is Programme Coordinator, African Synodality Initiative at the Jesuit Conference of Africa and Madagascar)