La réflexion d’AJAN pour ce premier dimanche de Carême, le 22 février, est écrit par Time Baluwa, coordonnateur du Integral Youth Development (Programme Développement Jeunesse Intégral) à Harare, au Zimbabwe.
L’esprit conduit Jésus dans le désert,
et il y est resté dans le désert pendant quarante jours,
tenté par Satan.
Il a été parmi les bêtes sauvages
et les anges exerça son ministère à lui.
Après que Jean ait été arrêté,
Jésus est venu, en Galilée, proclamant l’Évangile de Dieu:
« c’est le moment de l’accomplissement.
Le Royaume de Dieu est à portée de main.
Repentez-vous et croyez en l’Évangile. »
Dans nos vies contemporaines, nous sommes entourés par une multitude de « bruits » désorganisées et organisées qui nous distraient et absorbent notre attention et nos énergies. Les bruits proviennent d’une infinité de sources – notre famille, nos téléphones, nos emplois du temps chargés, nos rencontres personnelles et collectives et bien plus encore. Ils peuvent être externes, ce que nous voyons et entendons autour de nous, et parfois ce sont des cliquetis intérieurs : ce que nous pensons, ressentons et réfléchissons dans nos esprits et nos cœurs. Certains bruits nous rendent heureux – penser au temps passé avec des amis, notre travail que nous aimons et le jonglage avec notre vie de famille. Et d’autres nous tirent vers le bas – nous savons tous ce que veut dire être en proie à des soucis personnels, être perturbé par tant d’injustice et de souffrance.
Nos bruits font partie intégrante de nos vies. Mais il faut être attentif à une chose : trop souvent, cet orchestre de bruits, dedans et dehors, menace de noyer la voix de Dieu qui nous parle. Nous oublions de vraiment écouter Dieu, de le découvrir sincèrement dans nos vies. Au lieu de cela, nous créons une image de Dieu qui est juste le destinataire de nos requêtes, mais qui nous parle rarement. Alors nous le bombardons de demandes et le considérons seulement dans la mesure où Il peut s’insérer dans ce dispositif créé par les bruits de notre vie complexe. En fin de compte, nous ne nous écoutons pas même à nous-mêmes.
Dans la lecture d’aujourd’hui, Dieu nous invite à nous déplacer vers un endroit où nous pouvons mettre en sourdine ces bruits autour de nous et l’écouter Lui, exclusivement. Jésus a été mené dans le désert afin d’avoir une telle rencontre avec son Père, notre Père (Marc 1:12-15). Nous sommes appelés à faire la même chose pendant ce temps de Carême: à nous retirer du centre de nos rencontres et du chaos quotidiens, juste pour être avec Dieu et l’écouter. C’est seulement lorsque nous trouverons cet espace que nous commencerons à apprendre ce que Dieu veut nous dire et à découvrir le sens véritable de nos bruits quotidiens.
Le VIH / SIDA est l’un des plus grands bruits de notre époque, en particulier en Afrique subsaharienne. C’est un fait indéniable que nous sommes tous touchés par les répercussions de la pandémie, comme infectées ou affectés. Est-ce que les lectures du Carême d’aujourd’hui peuvent nous apprendre quoi que ce soit à cet égard ? Après 40 jours dans le désert, Jésus est venu, en Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle (Marc 1:14). De sa rencontre avec son Père, il a tiré force, clarté et amour. En suivant Jésus dans le désert, où nous trouverons sûrement Dieu nous attendant, nous allons demander et recevoir la clarté, la force et l’amour pour proclamer la Bonne Nouvelle d’un monde vivant avec le VIH / SIDA. Quelques notions de base sur cette Bonne Nouvelles :
- Un amour inconditionnel, de ssoins et du soutien pour les personnes vivant avec le VIH / SIDA afin qu’ils vivent en abondance (Jn 10:10) ;
- Tolérance zéro contre la discrimination et la stigmatisation;
- Agir contre les injustices qui perpétuent et sont à leur tour alimenté par le VIH / SIDA;
- Un accès universel et égal, constamment amélioré, aux médicaments antirétroviraux, à d’autres soins essentiels et à l’alimentation ;
- Des approches partagées de la prévention intégrale pour vaincre la pandémie.
Comme nous nous aventurons dans nos déserts individuels et collectifs, nous devons nous rappeler que le voyage n’est pas sans défis. Étant présent à Dieu de cette façon spéciale et dédiée peut être dur labeur. Jésus a dû endurer les avances de Satan, donc nous pouvons aussi nous attendre à faire face aux tentations qui émanent des bruits qui nous entourent : de nos amis, peut-être, nos possessions ou nos horaires. Nous devons discerner très attentivement pour trouver ces tentations, qui nous particulières, qui nous empêchent d’effectivement écouter le message de Dieu. Mais les résultats seront utiles, tant pour nous que pour ceux que nous voulons aimer et servir dans notre vie quotidienne.