Notre réflexion pour la troisième semaine du Carême est écrite par le père Désiré Yamuremye SJ, directeur du ServiceYezu Mwiza (SYM) à Burundi, un programme qui offre des services de soins et de prévention VIH / SIDA complets.
Dans les lectures d’aujourd’hui, aumoins dans la seconde et Evangile du jour, il y a un mot aui ne cesse de se répétér : les signes. Je ne voudrais pas ici entrer dans les explications anthropologiques pour mieux comprendre ce concept mais, nous savons que toutes nos vie sont faites par des signes, par des symboles. Dans l’Evangile, Jean nous parle de Jésus qui devient violent face aux marchands qui ont pris la décision de ne plus respecter le Temple, qui comme nous le savons, est le symbole par excellence de l’Alliance entre Dieu et le peuple d’Israel.
En effet, au fur et à mesure que le peuple racheté par Dieu vivait dans le temps, le sens de l’Histoire dans laquelle Dieu a rôle a diparu. Ce même peuple a voulu dès lors construire leur société, leur pays, sans les valeurs qui sont contenus dans le décalogue et dans les autres preceptes que Dieu a donné à Son peuple pour bien et mieux vivre. Ces commendements, qui sont aussi des signes d’alliance entre Dieu et Son peuple par l’intermédiaire de Moïse, n’ont jamais cessé d’être violés. Le temple n’était plus symbole pour le symbolisant qui est Dieu. Le temple était adoré pour lui-même non pas pour celui qu’il symbolise c’est-à-dire l’Alliance scellée entre Dieu et son peuple. Le peuple racheté, par l’usure du temps, est tombé dans l’idolatrie non seulement des signes d’alliance mais ils sont arrivés jusqu’à inventer d’autre idoles.
Nous savons comment dans l’Histoire du salut, ces commendements que nous trouvons dans la première lecture ont été manipulés par les pharisiens et les spécialistes de la loi. L’interprêtation de toutes ces lois est devenue une affaire de commerce pour faire avancer la vie sociale voire même la situation financière des spécialistes de la loi que Dieu avait prescrite à travers Moïse. C’est de cette manière que Jésus réagit vigoureusement face à cette manipulation de la loi et profite de cette occasion pour annoncer le principe et le fondément de la seconde alliance avec tout le peuple.
La seconde Alliance sans enlever l’Ancienne Alliance en donne un autre sens. C’est ceci qui porte confusion quand ceux que l’évangeliste Jean appelle les juifs demandent à Jésus : « Quel signe peux-tu donner pour justifier ce que tu fais là ? » (Jean 2 : 19). La nouvelle Alliance est centrée sur l’amour dont Jésus est le modèle par excellence. Il a donné sa vie, son corps et son sang pour bâtir son Eglise, son Corps dont il est la tête.
Cette Eglise vit de la Foi, de L’Espérance et de Charité. Comment alors bâtir cette Eglise qui a le « SIDA » ? Oh quel scandale pour certains qui la voudrait extrêmennt pur sans tâche!!! L’Eglise a-t-elle le SIDA ? Avec Foi et conviction, je dis bien oui. En partageant le Corps et le Sang du Christ, nous devenons ce que nous recevons : le Corps Christ. Nous n’avons pas de jugement moral à porter pour toute personne blessée. Elle a besoin de guérrir. Comme le dit si bien le Pape François, l’Eglise doit être un hôpital du village pour accueillir avec compassion tous ceux et celles qui souffrent et j’ajouterais tout ceux et celle qui souffernt à cause du VIH et du SIDA.
Il n’y a pas de scandale moral, à moins qu’on veille être comme des pharisiens et les autres maîtres de la loi du temps de Jésus, quand nous accueillons dans nos centres de prise en charge les Professionnels du sexe et les autres populations à haut risque de contamination du VIH pour les accompagner avec compassion et amour. Demandons aujourd’hui au Seigneur de nous guerrir de la maladie du légalisme et du moralisme face à la souffrance du Peuple de Dieu à cause du VIH et du SIDA pour développer en eux les vertus de Foi, de Charité et d’Espérance qu’on peut perdre facilement face à la souffrance lié au VIH. Amen.