L’exercice sur autonomisation de la communauté pendant et après la COVID19 a progressé avec une quatrième session au cours de laquelle divers participants du réseau AJAN ont partagé de nouvelles connaissances qu’ils avaient jusqu’alors reçues depuis le début de la formation, et qui ont peut-être fait changer leur pensée de manière significative.
« J’ai compris que je ne devais pas être intransigeant dans mes rapports avec la communauté, que je devais faire preuve d’humilité et prêter une oreille plus attentive à ses besoins parce qu’il s’agit d’elle et non de moi », a déclaré Christopher Murasi, du Bureau de la Jeunesse Jésuite de Harare, au Zimbabwe. Solomon Rogers, de RTI International au Libéria, était ravi de partager avec les autres participants qu’il était devenu plus conscient des obstacles à l’écoute active.
Pour permettre aux participants de saisir les concepts plus facilement et de manière plus vivante, les formateurs ont, dans leurs présentations, utilisé des situations de la vie réelle qu’ils ont rencontrées dans leur propre travail. Celles-ci sont donc soigneusement détaillées pendant la session, une approche qui a rendu les sessions très interactives et stimulantes.
Ce jour-là, parmi quelques autres scénarii, il y avait celui d’un vieil homme sauvé par un jeune garçon alors qu’il se noyait malencontreusement dans un barrage. Bien qu’il s’agisse d’un acte noble réussi, le vieil homme exprimait ses réserves en parlant avec son sauveur quelques instants plus tard. Les formateurs ont méticuleusement choisi l’histoire du vieil homme, à dessein mais aussi symboliquement, pour décourager la question des projets communautaires pérennes qui ne donnent pas de pouvoir aux bénéficiaires mais les rendent plutôt éternellement dépendants de l’aide extérieure. Le vieil homme souhaitait que le jeune homme lui permette au moins d’utiliser un de ses bras pour émerger des profondeurs de l’eau et se mettre à l’abri. Il s’est plaint de s’être senti malheureux et embarrassé même après cette assistance vitale.
Pour finir, les accompagnateurs ont mis en évidence les faiblesses irrémédiables d’une approche « descendante » de la mise en œuvre des projets, en montrant la nécessité de la participation des bénéficiaires du niveau de la conception à celui de l’achèvement. « L’approche utilisée par l’organisation intervenante pour engager la communauté détermine si elle s’approprie la trajectoire de développement et si le projet deviendra ou non communautaire », a déclaré le Dr Paschalia. La nécessité d’expliquer le processus et les avantages d’un projet a été analysée en profondeur, tout comme la nécessité d’impliquer les bénéficiaires dans la planification. La compréhension des besoins prioritaires des bénéficiaires a été discutée comme la nécessité d’une analyse critique. « Impliquer la communauté au ‘ point de consommation’ est un échec », a affirmé le formateur Dominic Syuma.
La prochaine session aura lieu le 21 juillet 2020 et les membres de l’AJAN seront prêts et impatients d’apprendre davantage.