Dimanche des Rameaux
Is 50:4-7; Phil 2:6-11; Mk 14:1-15:47
Donner la vie gratuitement par amour pour toute l’humanité
P. Augustine Ekeno,SJ
Curé
Parois Ste Thérèse de l’enfant Jésus
Rumbek/Soudan du Sud
Les lectures de ce dimanche décrivent deux réalités en lien avec la manière dont le Christ offrit sa vie librement et gratuitement par amour pour l’humanité. D’abord, nous apprenons comment l’acceptation de son sacrifice pour que tous aient la vie éternelle a exposé Jésus aux expériences les plus humiliantes, les plus douloureuses et les plus honteuses mais aussi à l’expérience glorieuse de la résurrection. Nous découvrons en même temps le chemin qui mène à la vie dans le Christ. Suivre ce chemin en vue de donner la vie par amour signifie se rendre disponible, se disposer à emprunter le même chemin de l’humilité, de la souffrance et de l’abandon total à la volonté de Dieu pour mériter d’avoir part à la gloire de sa résurrection. Nous sommes ainsi invité à méditer comment nous pouvons offrir librement notre vie par amour pour tous.
Ensuite, les lectures mettent aussi en lumière la réalité de la trahison. L’évangile notamment, raconte comment Judas avait trahi et livré Jésus. Il faut noter en premier lieu que Judas était un ami de premier ordre de Jésus. Il n’était pas un étranger pour lui, au contraire, Judas était un ami familier. Il était l’un des douze. En outre, Judas aimait aussi l’argent. Dans l’évangile, Judas incarne la multitude des “Judas” qui, dans notre monde actuel, sacrifient, exploitent leurs semblables; se servent des plus vulnérables pour arriver à leurs fins égoïstes. Justement un de ces groupes de plus vulnérables qui sont victimes et qui ont souffert des mains de ces “Judas”, ce sont les personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH).
Comme Jésus, beaucoup de PVVIH sont trahies et sacrifiées par des personnes qui leur sont proches ou qui sont supposées leur venir au secours : parents, frères et sœurs, intervenants sociaux, guides spirituels ou religieux, prestataires de santé, politiciens, etc. Beaucoup d’autres se retrouvent exploitées et abusées par des gens assoiffés d’argent; ceux qui ne s’intéressent aux problèmes des PVVIH qu’aussi longtemps leur situation leur permet de se positionner pour se faire de l’argent. Ces “Judas” se moquent pas mal de donner, de protéger ou de défendre la vie. Se servir du pauvre pour se faire de l’argent c’est ruiner sa vie. C’est de l’exploitation. N’avoir de pensée que pour l’argent peut nous aveugler au point de nous rendre incapable de reconnaitre notre responsabilité de donner la vie aux plus vulnérables, aux Cœurs brisés en offrant l’amour, la protection, l’attention, le traitement ainsi qu’un accompagnement social et pastoral.