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Réflexion du dimanche des Rameaux 10 avril 2022

« Vivre les Rameaux c’est déjà entrer librement dans la démarche sacrificielle du Christ : « Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne » (Jean 10,18).»

Chaque année la liturgie de la semaine dite « sainte » commence par la fête des Rameaux. Une fête qui rappelle ces jours où Jésus fut acclamé comme un roi par des habitants de Jérusalem le saluant avec des palmes : « La foule nombreuse venue pour la fête apprit que Jésus venait à Jérusalem ; ils prirent les rameaux des palmiers et sortirent à sa rencontre et ils criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Jean 12,12). Les Saintes écritures nous renseignaient que cette même foule plus tard réclamera la condamnation à mort de leur Roi comme un malfaiteur : la crucifixion sur la croix une mort ignoble la plus inique et scandaleuse pour un serviteur de Dieu (Gal 3, 13 ou Dt 21, 23). D’où le caractère contraste et contradictoire de cette fête : « une douloureuse acclamation » ou une « tragique investiture » ou une « entrée glorieuse douloureuse ». Mais parler ainsi ce serait manquer d’espérance. Donc il s’agirait plutôt de l’Amour rejeté. Les rameaux sont le signe de la vie victorieuse. Cette foule célèbre déjà le triomphe de Jésus Christ sur toutes sortes de mal jusqu’à la mort. Vivre les Rameaux c’est déjà entrer librement dans cette démarche sacrificielle du Christ : « Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne » (Jean 10,18).

Ainsi trois textes nous sont proposés (Esaïe 50, 4-7, où l’écrivain sacré décrit la relation du serviteur à son Dieu avec pour caractéristiques la docilité, l’oreille attentive à la parole ; Psaume 21, Phil 2, 6-11 où il est question du dépouillement du Christ et dans le récit de la Passion chez Luc 22- 23, 1-59 nous retrouvons quelques scènes qui lui sont propres et sur lesquels nous axerons notre réflexion et méditation :

·       Simon j’ai prié pour toi et quand tu seras revenu affermis tes frères :

Ici Jésus envisage et montre une fois de plus son côté prévenant. Il reconnaît et accepte la trahison de Pierre. Ayant confié la responsabilité à Pierre de détenir les clés du Royaume, il est conscient que la bonne volonté ne suffirait point. Aussi Pierre est à nouveau confirmé dans sa charge et devra faire preuves d’humilité et aller au-delà de ses jugements et autres. Oui Affermir ses frères, leur donner de l’espérance, marcher avec les pauvres et les exclus, être attentifs aux marginalisés et devenir porte-parole des sans voix. Cette assurance de Jésus fait écho à la première des préférences apostoliques (« des points de référence pour toute la Compagnie de Jésus, qui l’inspirent à travers le discernement en commun et la planification apostolique à tous les niveaux de sa vie-mission », Lettre du P. Général Arturo Sosa, 3 octobre 2017) chez les jésuites : Marcher avec les pauvres et les exclus de notre monde ainsi qu’avec les personnes blessées dans leur dignité, en promouvant une mission de réconciliation et de justice.

·       Regard de Jésus sur Pierre

Un regard doux, plein de confiance non accusateur qui invite Pierre à garder la foi. Certes ce regard demeure difficile à supporter quand précisément l’on se rend compte qu’on vient de trahir son bien-aimé ou Maître. Voilà notre expérience avec Dieu qui a toujours le regard posé sur nous ; pas pour nous condamner mais bien plus pour nous encourager. Aussi sommes-nous appelés à soutenir nos frères et sœurs, à leur faire découvrir le visage bienveillant de Dieu Père. En ceci la préférence apostolique nous offre une voie : Promouvoir le discernement et les exercices spirituels en montrant la voie vers Dieu.

·       « Père pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font »

Dieu condamné, Dieu expulsé. Le Saint des saints est jeté dehors de la ville. L’innocent est crucifié et raillé. Oui le pardon demeure un acte divin. Même au cœur de la souffrance, face à ses bourreaux impitoyables et avides de violence Jésus ne désarme pas. Il ne laisse pas la vengeance prendre le dessus (Dt 32, 35) et Paul aux Romains le rappellera : « Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit: A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur » Rm 12, 19. Le monde nous présente et nous pourrions faire expérience de beaucoup de tableaux d’injustice dans nos familles, sur les lieux de service et dans nos relations peu importe la nature. La tendance est de crier le ras le bol. Oui le mal doit être toujours dénoncé et combattu avec la dernière énergie. Toutefois si elles manquent les dimensions de la justice et du pardon, ce désir reste abstrait : justice pour répondre de nos actes et dire non à la vengeance et à l’impunité ; pardon pour redonner un nouveau départ et reprendre vie et goût.

·       « Aujourd’hui avec moi tu seras au Paradis »

Voilà à nouveau une parole déconcertante : comment peut-on offrir en un clin d’œil ce que les disciples de Jésus s’évertuent d’obtenir à travers tant d’abnégations, de renoncements et sacrifices ? Le paradis. Oui Jésus nous montre que le salut n’est pas une question de mérite et de contrepartie. Sinon ce voleur serait damné et devrait purger au moins sa peine. Il s’agit de la pure bonté et justice de Dieu qui seul connaît le cœur de l’homme. Oui cette réponse instantanée de Jésus ne peut que nous désillusionner. Ce larron a reconnu la seigneurie de Jésus et a dit la vérité sur sa personne. Il ne peut pas confesser autrement la foi en Jésus mieux qu’il vienne de le faire. N’est-ce pas la définition de la foi mettre notre ultime et entière confiance dans le Christ ? Il a confessé et avoué ses forfaits et reconnait le châtiment qui lui est infligé. Pour lui, il mérite les conséquences de ses actes. L’adverbe aujourd’hui, montre le caractère actuel et présentiel et fidèle de la promesse. Ce n’est plus question de futur le salut du juste. A chaque instant il est offert et nous sommes invités à y entrer. Dieu veut tous soient sauvés (1Tm 2, 4). Il n’y a point à se décourager. D’où la troisième préférence « Cheminer avec les jeunes dans la création d’un avenir plein d’espoir ». La jeunesse peut facilement abdiquer devant les situations d’injustice, de souffrance et de corruption. Elle a besoin de repères, des voix qui lui redisent cette espérance, qui la relèvent et qui l’accompagnent que de la juger et de la méprendre.

·       Comparution de Jésus devant Hérode Antiphas (fils de Hérode le grand) Dieu en procès devant on peuple ; une justice en vue de condamner l’innocent. La promotion de la foi et de la justice demeure l’une des préoccupations majeures de toute la Compagnie de Jésus. Et aujourd’hui plus que jamais le monde a besoin de ses infatigables ouvriers.

Notre humanité aspire toujours à la paix, au bonheur et à la santé. Tout ceci demeure un défi. Que les Rameaux bénis qui orneront nos chapelles ou décoreront nos maisons nous rappellent l’Amour de notre Seigneur qui pour nous a accepté de se livrer pour que nous soyons délivrés de nos péchés et de nos peurs et entrons pleinement dans cette espérance.

Bonne fête !

P. DANSOU ASSIONGBON Attivi Edoh Jean-Paul, sj

Directeur des Centres Lociaux Loyola à Lomé

Avril 2022

P. DANSOU ASSIONGBON

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