For the fifth week of Lent, our reflection is written by Fr Harris Cleaver Tombi SJ, project manager at the Good Samaritan University Hospital in Walia, N’Djaména, Chad. (SEE BELOW FOR FRENCH VERSION)
We are now in the fifth Sunday of Lent. Easter is looming on the horizon, and our heart is full of hope – hope in Jesus Christ who died and was raised from the dead so that we may have life to the full. But how should we be living these weeks in the lead-up to Easter? Are we men and women who are loyal to Christ during this long journey of Lent? Has life in the spirit taken the upper hand over life in the flesh?
Today’s texts for meditation call to mind our relationship with God, the trust we place in His Word, the way we live our daily life, and the fidelity and faith we have in Him.
In the passage of Ezekiel (37:12-14), God reveals Himself to man, who died because of his sins and who is closed in his tomb in darkness, solitude, and misery. In his imprisonment, in the shadows, man can no longer see the goodness and the beauty of the Lord. Nonetheless God, in His mercy, promises freedom, life, and repose to man on the earth destined for him. God tells man: “I will put my spirit within you, and you shall live, and I will place you on your own soil.” With these words, God recreates man. He restores to life man’s mortal body, makes it incorruptible, and promises to lead it to life. God will reassemble all the elements that constitute the body. As God gave Adam, the first man, the breath of life, so He will do for this body that lay buried, lifeless, in the tomb. Not only does He give new breath of life but especially His Holy Spirit. God will fulfil His promise because He is faithful.
At the end of this text from the prophet Ezekiel, God says: “I, the Lord, have spoken and will act.” God always implements His promises and we are sure that some day He will comfort us in our sufferings and in our illnesses. This appeal to hope is a message we share with our brothers and sisters who are living with HIV in their flesh and who sometimes desperately search for a sign from God to bring them consolation.
Following the prophet Ezekiel, St Paul, in the first verse of his letter to the Romans (8:8-11) makes a strong declaration: “Those who are in the flesh cannot please God.” If we take this passage from the Scripture to the letter, some may think this is just about killing or leaving one’s body, or purely and simply killing oneself to please God. It is nothing like this. The apostle wants above all to draw the attention of men and women to this earthly life, which has been diluted by all sorts of debauchery, and has transformed the entire man into flesh. The flesh that Paul is talking about is attached to worldly pleasures and hence distances man from God.
In my apostolate to raise awareness among youth about STDs, HIV and AIDS, I find in this passage an appeal to youth as well as adults who live in poor and overcrowded neighbourhoods and who are often submitted to all kinds of promiscuity.
In the Gospel of John, Jesus, Son of God, shows us the passage from illness to death to resurrection. The image of Lazarus coming out of the tomb is the image of the soul that detaches itself from the pleasures of the flesh. However, while we may renounce the passions of the flesh and submit our spirit to the law of God, we cannot be entirely exempt from the inconveniences of the flesh, because they live in our body.
The cloth that covered the face of the dead man means that we cannot have perfect knowledge in this life. When Jesus invites those with Him to remove the bandages from the body of Lazarus and to let him go, he wanted each of us to understand that after this life, all the veils will be torn, and we will be able to see face to face.
Just as God brought Lazarus out of the tomb, back from the dead, from the abyss, from total obscurity, He will do the same for us. He exhorts us to believe with all our heart in Him who is the resurrection and the life. This hope should also animate our brothers and sisters living with HIV. They often pass through difficult moments and sometimes they die in silence. Although marked by a virus and disease that threatens to destroy them and sometimes takes away their zest for living, these men, women, and children have chosen to put their faith, joy, and hope in Jesus Christ who died and was raised from the dead. By putting our faith and confidence in Him, we will be able to overcome the obstacles that stand in our life’s way.
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Pour le 5ème dimanche du temps de Carême, notre reflexion est ecrit par Père Harris Cleaver Tombi SJ, chef de projets au Complexe Hospitalo-Universitaire le Bon Samaritain de Walia, N’Djaména, Tchad.
Nous sommes rendus au 5ème dimanche du temps de Carême. A l’horizon la Pâques s’annonce et notre cœur est rempli d’espérance. L’espérance en Jésus Christ qui meurt et ressuscite pour que nous ayons la vie en plénitude. Mais comment vivons-nous ces dernières semaines avant la Pâques ? Avons-nous étés des hommes et femmes fidèles au Christ lors de cette longue marche du carême ? Est-ce que la vie dans l’esprit a pris le dessus sur la vie dans la chair ?
Les textes soumis à notre méditation en ce jour, nous interpelle sur notre relation avec Dieu, sur la confiance que nous mettons en sa Parole, sur la manière dont nous menons notre vie au quotidien et sur la fidélité et la foi que nous avons en Dieu.
Dans le passage d’Ez 37, 12-14 Dieu se manifeste à l’homme qui est mort à cause de ses pèches, enfermé dans son tombeau, dans l’obscurité, la solitude et la misère de son corps charnel. Dans cet enfermement, dans ces ténèbres, l’homme n’arrive plus à percevoir la bonté et la beauté du Seigneur. Malgré cette situation, Dieu dans sa miséricorde promet à l’homme la libération, la vie et le repos dans la terre qui lui est destinée. Dieu dit : « Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre ». Dieu à travers cette parole récrée l’homme. Il redonne vie à ce corps mortel. Par son dire, Il accord à ce corps l’incorruptibilité. Il promet de le ramener à la vie. Dieu remettra ensemble tous les éléments qui le constituent. Comme il avait donné au premier homme, Adam, le souffle de vie, ainsi en sera-t-il pour ce corps qui était enseveli dans la tombe sans vie. Non seulement il donnera ce nouveau souffle mais surtout son Esprit Saint. Dieu accomplira sa promesse car il est fidèle.
A la fin de cet extrait du livre du prophète Ezéchiel, Dieu dit : « J’ai parlé et je l’exécuterai ». Dieu réalise toujours ses promesses et nous restons convaincus qu’un jour, il nous soulagera de nos souffrances, de nos maladies. Cet appel à l’espérance est un message que nous pouvons aussi adresser à tous nos frères et sœurs qui souffrent chaque jour dans leur chair du VIH et qui cherchent parfois désespérément un signe de la part de Dieu pour leur apporter soulagement.
A la suite du prophète Ezéchiel, saint Paul dès le premier verset de sa lettre aux Romains (Rm 8,8-11) fait une déclaration forte : « Mais ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu » (Rm 8,8). Si nous prenons ce passage de l’Ecriture à la lettre, certaines personnes pourraient penser qu’il s’agit ici de tuer son corps ou de sortir de son corps ou purement et simplement de se suicider pour plaire à Dieu. Il n’en est rien. Ici l’apôtre voudrait surtout attirer l’attention des hommes et des femmes sur cette vie charnelle et mondaine, diluée dans toutes sortes de débauches, enlisée dans une volupté sans pareil et qui transforme en chair l’homme tout entier. La chair donc parle Paul est celle-là qui est entraînée, attachée aux passions mondaines et qui éloigne l’homme de Dieu.
Dans le cadre de mon apostolat de sensibilisation auprès des jeunes filles et garçons sur les IST/VIH et Sida, je trouve en ce passage une interpellation faite aussi bien aux jeunes qu’aux adultes qui, vivant dans les quartiers populaires et pauvres sont souvent sujets à toutes sortes de promiscuités. Aussi sont-ils facilement exposés à une vie de débauche, aux maladies et le plus souvent aux IST/VIH et Sida.
Cet extrait de saint Paul est un appel à une plus grande prise de conscience par rapport à une vie encrée dans les plaisirs de la chair. Si saint Paul nous interpelle sur notre vie charnelle, il ne manque pas d’ajouter que : « Pour vous, vous n’êtes point dans la chair, mais dans l’esprit » (Rm 8,9). Pour l’apôtre, l’homme spirituel non seulement n’est pas dans le péché, mais pas même dans la chair, et de ce fait, il est devenu un ange, s’élevant vers le ciel et portant, simplement une enveloppe de chair. L’homme qui vit dans l’esprit, l’Esprit de Dieu habite en lui et Dieu par la résurrection de son Fils d’entre les morts prépare pour lui dès à présent une vie pour l’éternité dans son Royaume céleste.
Dans l’Evangile de saint Jean, Jésus le Fils de Dieu nous montre le passage de la maladie à la mort et de la mort à la résurrection. La sortie de Lazare du tombeau est l’image de l’âme se détachant des vices de la chair. Si Lazare est lié, c’est que tout en renonçant aux passions charnelles et en obéissant par l’esprit à la loi de Dieu, nous ne pouvons cependant être exempts des inconvénients de la chair, tant que nous habiterons dans notre corps. Le suaire qui enveloppait le visage du mort, signifie que nous ne pouvons avoir en cette vie de connaissance parfaite. Quand Jésus invite ce qui l’assistait à délier Lazare et à le laisser aller, c’est qu’il voulait faire comprendre à chacun de nous qu’après cette vie, tous les voiles seront écartés, afin que nous le voyions face à face. De la même manière que Dieu a sorti Lazare du tombeau, du séjour des morts, de l’abîme, de l’obscurité totale, il le fera pour nous. Il nous exhorte à croire de tout cœur en Lui qui est la résurrection et la vie.
Cet espoir est aussi celui qui devrait animer nos frères et sœurs vivant avec le VIH et Sida. Ils traversent des moments souvent difficiles et parfois se meurent dans le silence. Bien que marqués par ce virus et cette maladie qui les détruits et parfois leur fait perdre l’envie de vivre, ces hommes, femmes et enfants ont choisi de mettre leur foi, espérance et joie en Jésus Christ mort et ressuscité. En mettant tous notre foi et confiance en Lui, nous pourrons surmonter les obstacles qui jonchent notre vie.